vendredi 10 octobre 2014

Se poser des questions...

Au final, l'équitation, c'est se poser des questions.

Ou plutôt, se remettre en question devrais-je dire.

Sans cesse.

Je lis beaucoup. Je me documente. Que cela soit avec Cheval mag, des livres, ou des reportages sur Equidia, je pense qu'en pratiquement 23 ans de documentation, j'ai ma propre idée de l'Equitation. (oui, avec un grand E)

Sauf qu'a chaque fois que je monte ou que j'entre en contact avec un équidé (que cela soit  Viva ou un autre), les préceptes que je m'étais fixé tremblent sur leur fondation. Et parfois s’effritent. Souvent s'enrichissent.

Et je me met a croire qu'être propriétaire, et donc n'avoir qu'un seul cheval a monter, me ferme les yeux sur les autres chevaux.

Exemple:
J'ai aidé une nouvelle cavalière a préparer Urielle. Cette jument, je ne la connais pas. Mais avec mes connaissance, j'arrive a jauger ses réactions et a me faire comprendre. "Non, tu ne lèveras pas la tête la. Et si, tu va ouvrir ta bouche gentiment, pour que tu prennes ton mors. Regardes: si t'es gentille, tu ne te cogneras pas les dents dessus. Et baisse la tête, je tiendrais plus longtemps que toi... T'as vu que c'était pas si difficile!? "

Par contre... quand j'ai voulu aider a curer les pieds... Alors que ma Miss, un simple "Donne" me permet de récupérer le pied avec légèreté dans la main... Sur Urielle... C'est qu'elle ne fait pas d'effort pour paraitre légère elle! On doit prendre le pied et le supporter.

Et d'un autre coté, être propriétaire, c'est pouvoir se donner complètement. De voir que la moindre de tes petites attentions comptent beaucoup. D'avoir un code entre nous. Voir ta jument te suivre des yeux les oreilles dressées quand tu passes 36 fois devant son box avant le cours du genre "Mais qu'est-ce qu'elle fout... on y va ou bien? " ou encore quand elle "ronfle" parce qu'elle sait que tu lui rapportes une pomme ou une carotte, ça te met du baume au cœur.

L'Equitation, pour moi, c'est donc bien une remise en question. Sans cesse. Dans cette communication avec l'autre.

Car si je fais de l'équitation dite classique, mon but, c'est de communiquer avec ma jument sans m'enfermer dans cette volonté de toujours dominer aveuglément l'animal. Elle a des sentiments, moi aussi. J'ai un but, elle aussi.

Je sais quand elle a envie de sortir du manège (c'est qu'elle a pris goût a la balade la Miss!) et quand je l'agace...  Mais même si elle ne m'en veut pas, je tiens compte de son point de vu et lui demande "s'il te plait" pour faire un exercice qu'elle n'aime pas. Elle maugrée, fouraille de la queue, se vexe même parfois mais elle le fait.  

En plus, il parait qu'elle est plus gentille avec moi qu'avec d'autres en reprise.

Ça fait plaisir.

Je me mets parfois a penser que je ne mérite pas une monture comme Viva. Qu'un bon Merens ou une bonne bouille de Henson m'auraient très bien convenu par rapport a cette KWPN taillée pour le saut.

Tout au moins sur des considérations purement sportives.

Et puis en fait, je la vois venir fouiller dans mes mains en quête d'une chose a manger ou demander une gratouille et mes doutes s'évanouissent.

J’apprécie les moments où tout se passe bien, ou nous avançons à deux.

Et je redoute les moments de conflits. Mais dans ces moments, il faut être patiente.

Et comme disait Nuno Oliviera, l'un de mes principaux préceptes restera « Demander souvent, se contenter de peu, récompenser beaucoup. »

C'est l'une de mes fondations de l’Équitation.

Pour aller plus loin.